Pierre de Ronsard
Odes à Cassandre
Mignonne, Allons voir si la rose
Table des matières
Pierre de Ronsard p. 3
Le poème: Mignonne, allons voir si la rose p. 4
La beauté et la femme p. 5
1) Métaphore de la fleur p. 6
2) Description de la rose p. 6
3) Beauté et menace du temps p. 6
La stratégie amoureuse p. 6
1) invitation au Carpe Diem p. 7
2) L'implication du poète p. 7
Conclusion p. 8
Les sites:
http://www.rml2.nl/frans/materiaal/literatuur/pleiade.pdf
http://www.eclairement.com/Ode-a-Cassandre-de-Ronsard-le
Les livres:
Quartier Latin 5
Pierre de Ronsard (1524-1585)
La vie de Pierre de Ronsard, qui était né dans un environnement noble et riche, semblait déj mso-ansi- à toute prévue. Soit une carrière glorieuse dans l'armée ou une fonction diplomatique lui attendait. Il commençait donc à travailler à la cour, où il était frappé par le sort. Il devenait sourd. A Paris il trouvait de l'inspiration aux idées humanistes et il décidait d'écrire des poèmes, et avec succès! Il écrivait un oeuvre de référence important, duquel il aimait le plus ses recueils de poèmes amoureux 'Odes à Cassandre (1552)', 'Les Amours de Marie (1555-1556)' en 'Sonnets pour Hélène (1578). Sa gloire était énorme. Il devenait poète à la cour où il reçevrait déjà rapidement le titre d'honneur: Prince des poètes.
Il était un vrai humaniste. Les humanistes croyaient dans la puissance mentale de l'humanité. Ils étaient fièr d'être un homme et ils vivent chaque jours comme c'était le dernier. On peut voir l'humanisme dans l'art, l'architecture, l'idéologie et ici on peut le voir dans la litérature.
Mignonne, allons voir si la rose
En 1545 Ronsard rencontrait Cassandre (13 ans) à la cour. 7 Années plus tard il décrivait ses souvenirs amoureux (avec lesquels il ne pouvait rien faire, car il avait fait voeu de la propreté) dans le faisceau 'Odes à Cassandre'.
Des thèmes qui reviennent souvent dans le travail de Ronsard sont la fugacité de temps et le carpe diem (typique pour cette époque).
C'est une ode et un sonnet. Une ode est toujours dédiée à quelqu'un pour le glorifier. Un sonnet est une forme poétique de quatorze (deux fois quatre et deux fois trois) règles très musicale. Ici c'est un peu speciale, parce qu'il s'agit de seize règles. La liberté poétique?
Mignonne, allons voir si la rose
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Lieverd, laten we kijken naar de roos,
Door deze ochtend ontsloten
Haar purperen kleed in de zon,
Zal verloren zijn tegen valavond
De vouwen van haar paarse jurk,
en haar tint aan de uwe gelijk
Helaas! Kijk hoe in weinig tijd,
Lieverd, ze haar plaats verlaat
Helaas, Helaas, haar schoonheden geschaad!
Oh, echt iets voor moeder natuur,
Dat zo'n bloem slechts duurt
Van 's morgens tot 's avonds!
Dus, als je me gelooft, lieverd
terwijl je leeftijd bloeit
In zijn groenste nieuwigheid,
Pluk, pluk, je jeugdigheid:
Want zoals bij deze bloem, ouderdom
Zal uw schoonheid tanen.
La beauté et la femme
Construit autour d’une rose, dont il s’agit de détailler les atouts, le poème propose une métaphore filée de la femme.
1: Métaphore de la fleur
Sous le prétexte d’admirer cette rose, le poète construit en effet une métaphore autour de la femme. Celle-ci est désignée par le titre 'mignonne'.
La mention de la "robe" (v. 3), reprise par le détail des "plis de sa robe" (v. 5), renvoie aux formes de la femme.
De même, le choix du terme "teint" (v. 6) désigne explicitement une femme parce qu'il s’agit d’une particularité humaine. Cette comparaison se marque également par la structure comparative "au votre pareil".
La personnification de la fleur "elle a dessus la place" (v. 8), "ses beautés laissé choir" (v. 9), donne à la fleur des attitudes humaines et précise le rapprochement entre la femme et la fleur.
Son mode d’apparition "ce matin avait déclose" (v. 2), " … une telle fleur ne dure / Que du matin jusques au soir" (v. 11) rappelle l’apparition ensorcelante d’une femme qui, ensuite, disparaît.
Sans doute parce qu’il est plus courtois d'admirer la beauté d’une rose que celle d’une femme, le poète écrit donc une métaphore des beautés de l’une pour magnifier l’autre.
2: Description de la rose
Le poème insiste ainsi sur les qualités remarquables de cette fleur.
La rose est tout d’abord assimilée à une beauté naturelle (mention du "soleil" v. 3, pas d’artifice)
La grâce des mouvements est un peu dévoilée par la mention du "plis" (v. 5) des vêtements. Rappelons que des plis se forment quand on bouge le corps et qu’il s’agit ici de désigner ceux de la femme qui bouge. C'est donc de l'érotique discrète.
La mention de "vesprée" (v. 4), enfin, annonce le déclin du jour, indique les atouts revêtus pour un soir, une parure destinée à charmer par son éclat. Quand le poète a choisi d’honorer la femme par l’intermédiaire de la fleur, il insiste également sur un avenir moins prometteur.
3 Beauté et menace du temps
La personnification de la fleur se voile ainsi d’une double menace, avec l’idée d’un renouvellement, floral et naturel, mais qui renvoie aussi à celui de la femme, dont la beauté sera éclipsée par celle d’une autre : "dessus la place" (v. 8).
Ensuite l’idée de la disparition de la femme, "ses beautés laissé choir" (v. 9), par une structure verbale "laissé choir", où le verbe à connotation négative placé. La fin du vers se termine par la fin de la rose.
Pour évoquer la dégradation de la beauté, le poème ne reprend pas les composants des premiers vers (atouts, couleurs) mais énonce simplement la fin implacable, insistant sur la progression intraitable de l’outrage par un rythme qui figure celui d’une montre " Puisqu’une telle fleur (…) jusques au soir !" (v. 12).
Cette fleur métaphore de la femme en reprend toutes les qualités remarquables qui peuvent attiser le désir du poète. Beauté, élégance, accord des couleurs, la fleur ressemble à la femme jusque dans sa tragique destinée, la mort de sa beauté. Face à la menace, le poète offre une invitation amoureuse stratégique.
La stratégie amoureuse
Cette invitation amoureuse se construit sous une thématique simple mais dans une relative complexité stratégique. Évoquant la dégradation à venir, le poète y oppose en effet une invitation simple : profiter de l’instant présent.
a) Invitation au Carpe Diem
La beauté fugace de la fleur, et de la femme, implique de profiter du moment présent, de "cueillir le jour". Le positionnement en fin de vers des termes "jeunesse" et "vieillesse" marque ainsi une opposition structurale et entre les deux antithèses de l’existence humaine.
S’il reprend le Carpe Diem, le poète l’incline vers une version plus personnelle, avec de la mélancolie "las" (v. 7). Le choix d’une personnification de la "Nature" (v. 10), évoque l'equivalence entre les éléments et l’homme. Cette nature, s’il fallait la suivre aveuglement, serait l’amour.
Cueillir le jour, cueillir la fleur, le poète est manifeste un partisan de 'carpe diem' quelque chose très poulaire dans le XVI et XVII siècle, où l'homme et la beauté de l'homme était centrales (= l'Humanisme).
b) l’implication du poète
La présence du narrateur apparaît en effet dans le poème au-delà du message amoureux.
Le poète tente de convaincre la femme en s’impliquant comme énonciateur et comme acteur. Les deux points d’exclamation (v. 9 et 12) ainsi, appuient la démonstration mais indiquent également la présence du narrateur, impliqué dans le poème comme devrait l’être la femme.
Cette destruction de la beauté, le poème nous l’annonce, est due à la cruauté d’un temps, d’une "marâtre Nature" (v. 10), personnification d’une figure qui décide en lieu et place des intéressés. L’implication du poète se retrouve cependant par l’utilisation d’un adjectif dépréciatif, "marâtre" permettant de visualiser le poète, la rose, la femme, impuissants devant le destin qui leur est réservé.
Le poète apparaît comme un homme sage qui donne des conseils à propos d’un destin dont il semble connaître d’avance le déroulement. L’usage de l’impératif, « voyez » (v. 7) donne ainsi l’impression d’un homme qui se contente de faire constater ce qu’il annonçait. Le second impératif, au vers 13, "Donc, si vous me croyez", par la présence en début de vers d’une coordination de subordination "donc", implique une relation logique : si le discours a été entendu, la réponse sera sans équivoque. Enfin, "cueillez", au v. 16, en valeur de conseil, se joue sur le mode de la répétition et de l’art de convaincre.
En se présentant comme l’homme d’expérience à qui la femme aimée doit faire confiance, le poète construit son discours comme son personnage. Il joue en effet des deux niveaux d’énonciation, destinataire et émetteur, et permet un échange qui n’est somme toute que stratégique. S’il reprend une philosophie du bonheur présent, ce n’est, de même, que pour la détourner vers ses intérêts propres. Il s’assure, en fait, une autorité dont la finalité n’est pas vraiment de mettre en garde, mais de séduire.
Conclusion
Le poète parvient habilement à traiter un thème d’époque, réactualisé par la composante amoureuse. La force du poème réside dans sa capacité à prévenir du destin, à proposer une solution mais aussi à construire un discours qui, parce qu’il est amoureux, ne devrait pas s’embarrasser de réflexion. Dans une perspective plus large, il est possible de lier la condition de la rose à celle de l’homme, l’inscription du poème et de la description comme trace mémorielle s’y opposant. Le poème, la maîtrise du style lui permettent aussi d’espérer l’immortalité. Cette joie que la belle lui refuse, la poésie peut la lui offrir.
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1 seconde geleden
P.
P.
Hai
10 jaar geleden
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